2025 droit devant

L’équipe Lire C’est Vivre est heureuse de vous présenter ses meilleurs vœux 2025

Pour accompagner cela, nous vous proposons de retourner en arrière et de faire une rétrospection des points forts de 2024.

Comme vous le savez, tous les lundis les bénévoles animent le Cercle de Lecture et cela a pu permettre à 2 912* participants de pouvoir penser à autre chose pendant leur incarcération. Cet atelier rythme nos semaines et nous sommes très fières des opportunités qu’il offre. C’est également positif pour la formation des bibliothécaires détenus (ABF), qui a permis à 7 personnes détenues d’obtenir le diplôme sur lequel elles ont travaillées depuis septembre 2023. Un pas de plus vers la réinsertion.

*Chiffre total de tous les Cercles sur l’année 2024.

D’autres actions ont pu voir le jour, par exemple des ateliers BD avec Virginio Vona (à la MAF), Christophe Ansar (au D1) et Pierre Place (au D3). Une initiation à la sociologie, présenté par Alexia Stathopoulos (au D2) et qui continuera en 2025.

Prix Goncourt des détenus : la presse s’invite

C’est depuis septembre qu’un groupe de détenus homme et femme se retrouve tous les jeudis après-midi, pour parler de la sélection du Prix Goncourt 2024. Accompagné·es des bénévoles Lire C’est Vivre, tous et toutes avancent dans leurs lectures et partagent leurs opinions face aux histoires proposées.

Nous voilà en décembre et le temps de la délibération approche. Peu avant la rencontre interrégionale, Radio France et le HuffPost ont voulu passer une séance à nos côtés :

France Info culture raconte l’ambiance de la rencontre avec l’autrice Hélène Gaudy, Archipels.

Pour un côté plus visuel, l’article du HuffPost a filmé l’intérieur des réunions intensives, dédiées à la recherche du prochain ou de la prochaine lauréat·e.

Aucun suspense ce jour, le nom annoncé est celui de Sandrine Collette pour avoir écrit Madelaine avant l’aube. Ce qui ravit grandement les participant·es du Centre Pénitentiaire de Fleury-Mérogis, car l’ouvrage était arrivé en tête de liste.

Permission de sortie accordée, direction la BPI !

C’est un 06 décembre au matin, qu’une partie du groupe prend la route direction la Bibliothèque Publique d’Information. Dans le camion banalisé se trouve des accompagnateur·ices, ainsi que trois personnes détenues (deux hommes et une femme). En arrivant devant l’immense bâtiment de glace, où l’on peut déjà apercevoir les couleurs bleu, rouge, vert et jaune de la tuyauterie, nous sommes rejoints par le reste de l’équipe.

Nous rentrons dans le hall, accueilli par Camille(?) qui nous propose de monter à l’étage réservé à la BPI. L’espace est vide de monde, nous sommes là avant l’ouverture. L’air feutré rend ce moment particulier, un peu comme le calme avant la tempête de savoir. Nous descendons près de la presse, des jeux vidéos, des bandes dessinées ; pour ensuite remonter où se trouve des documentaires, les livres à thème précis. Moment de pause avec l’intervention de Claire(?) et de son rôle au sein de la bibliothèque. Responsable de la collection d’art, elle nous raconte ses journées et de l’organisation spéciale avant le déménagement de la BPI. Les personnes détenues présentes sont très intéressées par cet endroit unique, qui leur rappel un tant soit peu les bibliothèques de Fleury-Mérogis.

Petit passage dans l’envers du décors, les coulisses de ce géant de l’information : les bureaux. Là où la magie opère entre les arrivages et la mise en rayon. Avec une grande générosité, des salariés de la BPI nous proposent de récupérer des livres prêts à être donnés. Nous revenons sur nos pas, disons au-revoir et merci aux personnes qui nous ont accueilli chaleureusement.

 

La pause repas se passe dans la bonne humeur et au chaud. … Une visite du musée Pompidou nous attend pour clôturer cette journée hors des murs de Fleury-Mérogis pour nos auxis bibliothèques. Une fois de retour dans le camion, le calme règne. Les informations tourbillonnent dans nos têtes et cherchent un endroit pour y rester gravées.

Parlons Science #1 ! Rencontre avec la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte

Dans le cadre de son nouveau partenariat avec le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), Lire C’est Vivre a accueilli Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, ancienne coprésidente du groupe n°1 du GIEC et directrice de recherche au CEA, pour une conférence sur le climat le lundi 26 février dernier. Réunissant 33 hommes détenus – dont les participants au cercle de lecture, quelques agents de l’Administration Pénitentiaire ainsi que plusieurs membres de l’Association, la conférence a pris la forme d’une discussion autour de l’avenir de notre planète, ses enjeux primordiaux et les possibles solutions à adopter. Un premier échange réussi qui inaugure le cycle des rencontres scientifiques Parlons Science !

Pour en savoir plus, écoutez ici.

Les nuits de la lecture 2024

Affiche des Nuits de la lecture 2024

Comme chaque année, Lire C’est Vivre a participé aux Nuits de la lecture et proposé différentes activités aux personnes détenues.

Le vendredi 19 janvier dernier s’est tenu la restitution du projet « Corps fleuris » sur le site François Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France. Cet atelier mené en partenariat avec le Pôle Culture et la BNF a permis à onze personnes détenues de découvrir trois aspects du livre (écriture/lecture à voix haute/objet livre) sur plusieurs mois. L’écrivain Frédériez Ciriez a d’abord proposé des ateliers d’écriture aux participants ; ces textes ont ensuite été réunis dans un recueil qui a été relié dans une création unique conçue en lien avec les ateliers de reliure de la BnF. Finalement un comédien a travaillé avec les participants sur la lecture à voix haute pour les préparer à cette restitution finale du 19 janvier où 7 personnes détenues ont pu présenter leurs textes à travers la lecture et les enregistrements.

Le 22 janvier dernier au D4, plusieurs bénévoles de l’Association ainsi que les auxiliaires de bibliothèque ont présenté la rentrée littéraire de janvier à une vingtaine de participants tandis que le conteur KPG a proposé un spectacle de contes au Centre de Semi-Liberté de Corbeil-Essonnes.

Et le Prix Goncourt des détenus 2023 est attribué à Mokhtar Amoudi !

Des membres du jury (personnes détenues) prenant des notes lors des délibérations nationales le 14/12/2023, © Romain Rabier, CNL

Le verdict est enfin tombé : le Prix Goncourt des détenus 2023 est attribué à Mokhtar Amoudi pour son premier roman Les Conditions idéales publié chez Gallimard.

A la suite de trois mois de lectures intensives et de vifs débats, les dix délégués nationaux en permission de sortir se sont rassemblés le jeudi 14 décembre dernier en huit clos au Centre National du Livre à Paris pour échanger une dernière fois sur les ouvrages en compétition avant d’élire le premier roman de Mokhtar Amoudi.

L’auteur, déjà venu à la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis en novembre dernier pour présenter son roman, avait séduit l’ensemble du jury. Le représentant de ces jurés, en permission de sortir lors des délibérations nationales, a défendu avec ferveur l’ouvrage.

Les conditions idéales, Prix Goncourt des détenus 2023, © CNL

Véritable roman d’apprentissage, Les conditions idéales nous plonge dans la vie de Skander, placé à l’Aide sociale à l’enfance dès son plus jeune âge, qui sera vite happé par les jeunes du Grand Quartier où il réside et progressivement éloigné de ses rêves d’enfant curieux et grand lecteur…

Les coulisses du Prix Goncourt des détenus à Fleury-Mérogis commentés ici par le magazine en ligne Slate, ici par le journal espagnol El País et filmés icien trois épisodes par l’équipe de l’émission télévisée C à vous sur France 5.

Une aventure qui, on l’espère, sera reconduite l’année prochaine.

Un atelier autour du slam pour finir l’année en beauté et en rimes

Maïa Wagner, bibliothécaire et lectrice chez ACCES (Actions culturelles contre les exclusions et les ségrégations) a proposé un atelier de slam aux hommes mineurs détenus au sein de la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis. Sur dix séances d’octobre à décembre 2023, ils ont travaillé ensemble sur le langage, les mots et leurs expressions, écouté des chanteurs, rappeurs et slameurs puis déclamé leurs textes au cours d’une restitution finale. En voici un exemple :

Maïa Wagner, 2023

« Ici pendant plusieurs ateliers, 

On a cherché à s’exprimer, trouver sa voix sur le papier. 

On a rempli les murs de nos mots inscrits sur des affiches,

On en a trouvé des milliers.

On a partagé du vocabulaire en français, en anglais, en arabe, 

énumérer des menus, des repas de tout ce qu’on voudrait manger.

On a fait salon de thé, discuter à mettre des mots dans des paniers, 

sur un micro, sur le papier.

On a écouté Diam’s, Kery James du rap sur CD à l’ancienne,

Aussi parler des nouveautés que les moins de 20 ans sont les seuls à connaître. 

On a parlé d’un temps qui, en cel’ passe différemment, 

si y’a un poste CD, une télé ou un livre de punchlines à bouquiner.

On s’est encouragés à passer et à poser ses mots avec sa voix, 

à souffler, inspirer, ne pas avoir d’inspiration, 

aller la chercher avec la flemm’ ou déter’ lundi après lundi.

On a chuchoté, dit, crié jusqu’a ce que le D1 nous entende, 

On a laissé le stylo glisser silencieusement sur le papier, 

l’encre sur la feuille, on s’est écouté soi, les uns, les autres. 

On a pris soin de notre flow, 

Humblement du bout du stylo

On a dit, ce qu’on avait à dire, 

Au passé, au présent, à l’avenir,  

Y’avait Bamory, Mankela, Williams, Tut, Bilal, Mathyce, Haroun, Adem

Dire ce que l’on a à dire, 

au passé, au présent, à l’avenir »

Permission de sortir au Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil

Des personnes détenues devant le stand des éditions La Salamandre – Slpj de Montreuil – 12/2023

Dans le cadre de la formation ABF, 3 personnes détenues ont obtenu des permissions de sortir pour se rendre au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil le vendredi 1 décembre dernier. Accompagnés de l’équipe salariée de Lire C’est Vivre et de plusieurs bénévoles, les auxiliaires de bibliothèque ont pu découvrir les missions du Centre National du Livre, visiter l’exposition « La tectonique des corps » ainsi que rencontrer éditeurs, journalistes, librairies et bibliothécaires dans les différents stands présents. Une journée enrichissante qui s’inscrit dans le cadre de cette formation professionnalisante et donne aux apprenants une vision plus large des métiers du livre.

Le Prix Goncourt des détenus : rencontres avec Emilie Frèche, Mokhtar Amoudi et Antoine Sénanque

Dans le cadre de la deuxième édition du Prix Goncourt des détenus, les auteurs en lice sont invités à rencontrer les personnes détenues et jurys des différents établissements pénitentiaires.

À la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis, Emilie Frèche est venue le lundi 6 novembre dernier rencontrer les vingt jurés pour discuter de son roman Les Amants de Lutetia publié chez Albin Michel.

Mokhtar Amoudi – Crédits photo : Francesca Mantovani

Mokhtar Amoudi est, quant à lui, venu le 14 novembre dernier présenter son premier roman Les Conditions idéales édité par Gallimard.

Au D3 4ème étage, c’est finalement Antoine Sénanque qui a rencontré quelques personnes du jury pour décrypter avec eux son roman Croix de cendre publié chez Grasset le lundi 27 novembre dernier.

Quel livre éliront finalement les jurys des différents établissements pénitentiaires ? Réponse le 14 décembre prochain !

 

Podcasts à écouter pour aller plus loin :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-culturelles/emilie-freche-est-l-invitee-d-affaires-culturelles-4280216

https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/011023/litterature-la-rentree-des-classes-sociales

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/livres-et-jeunesse/croix-de-cendre-d-antoine-senanque_6136596.html

Permission de sortir à la Bibliothèque Nationale de France, site Richelieu

Laurence Le Bras, commissaire d’exposition à la BNF, présentant un manuscrit 

Dans le cadre de l’atelier d’écriture, de reliure et de lecture à voix haute Histoire de Corps mis en place par le Pôle Culture, Lire C’est Vivre et la Bibliothèque Nationale de France, 5 hommes détenus du bâtiment D1 ont pu visiter le site Richelieu de la BNF (5 rue Vivienne, 75002), assister à une présentation de Laurence Le Bras, commissaire de l’exposition Manuscrits de l’extrême et finalement rencontrer l’équipe de reliure de la Bibliothèque le vendredi 27 octobre dernier. Une journée pleine de découvertes qui inaugure le début de l’atelier et sera suivie de 5 séances d’écriture encadrées par l’écrivain Frédéric Ciriez puis de 5 séances de reliure avec l’équipe de la BNF. Une restitution finale aura lieu le vendredi 19 janvier 2024, à l’occasion des Nuits de la lecture, au site François Mitterrand de la BNF.