Nous avons commencé à lire la pièce de Bertolt Brecht, La Vie de Galilée. L’exposition à la BNF sur les représentations du Cosmos a, pour une bonne part, influencé le choix de cette lecture à ce moment-là. Naturellement, cette pièce de théâtre, écrite dans l’entre-deux-guerres par un dramaturge allemand en exil, et qui met en scène des événements survenus au XVIIème siècle en Italie, a besoin d’une certaine mise en perspective – sinon l’on risque fort de passer à côté de beaucoup de choses, et notamment de son côté « révolutionnaire », dans tous les sens du terme.
L’idée a été d’inviter Alain Bouviala, bénévole de Lire C’est Vivre et scientifique, afin de mettre en lumière que nos différentes conceptions du monde n’ont pas toujours été ce qu’elles sont actuellement et, surtout, qu’elles sont susceptibles de changer encore avec le temps et les récents développements de la recherche. Ce qui, avouons-le, est parfaitement dans l’optique de Brecht, qui n’a eu de cesse d’historiciser ses récits « épiques ».

Alain Bouviala a ainsi pour sa part entrepris de décrire le mouvement de la Terre, tel que les hommes l’ont compris depuis l’Antiquité.

Bien sûr, avec les questions de certains des participants, il lui a fallu rapidement établir la distinction entre science et religion. Trois des participants avaient déjà de solides connaissances sur l’astronomie et son histoire, et « tiraient » un peu trop en avant l’exposé, déjà très savant, du conférencier.
Dans l’ensemble, la conférence a été très vivante et tout le monde a participé, si bien que le programme du conférencier n’a pu être (comme d’habitude) complété : on s’est arrêté à Newton !
Au début de la séance suivante, j’ai demandé aux participants ce qu’ils avaient pensé et, surtout, retenu, de cette conférence. Les retours ont d’emblée été très positifs et ils m’ont demandé de transmettre à Alain tous leurs remerciements. Un participant a trouvé que tout cela n’était pas très raisonnable : où est Dieu dans tout cela ? C’est bien beau de nous parler du cosmos, a-t-il ajouté, mais il faut bien qu’il ait été créé ! Alors, le Big Bang ?
Sinon, sur l’opportunité de conférences scientifiques, ils ont été très enthousiastes, ils ont vraiment appris des choses, et défendent bec et ongles l’idée de la culture pour tous.

Rose-Marie Godier,

animatrice de cercles de lecture

Le monde en sphère,

exposition de la Bibliothèque Nationale de France