Notre sélection de livres

Lire C’est Vivre propose chaque année une thématique transversale. Cette thématique, proposée grâce au soutien du Centre National du Livre, est un fil conducteur pour les collections et la programmation culturelle.

Lire C’est Vivre travaille avec des librairies indépendantes telles que Les Vraies Richesses, la Librairie Compagnie et Chantelivre. Voici nos sélections de livres acquis dans le cadre de nos dernières thématiques.

2021-2022 :

Religions et laïcité

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu, de Zora Neale Hurston

« Eatonville, Floride. Janie Mae Crawford est de retour. Il lui aura fallu trois existences et trois mariages pour toucher l’horizon de son rêve d’émancipation et de liberté. Portrait d’une femme entière animée par la force de son innocence, esprit libre bravant la rumeur du monde, Mais leurs yeux dardaient sur Dieu est un monument de la littérature américaine. »

Siddharta, de Herman Hess

Un jour vient où l’enseignement traditionnel donné aux brahmanes ne suffit plus au jeune Siddharta, que nous suivons dans sa quête. Il marche alors sur les pas des ascètes samanas, puis de Bouddha, de la belle Kamala et du marchand Kamaswan et enfin s’en va seul à travers la forêt, au bord du ßeuve. Dans le cadre d’une Inde recréée à merveille, écrit dans un style d’une rare maîtrise, Siddharta, roman d’une initiation, est un des plus grands de Hermann Hesse, Prix Nobel de littérature.

Blankets, de Craig Thompson

Drôle d’enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d’une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il côtoie biches, renards, ours, blaireaux… En revanche, la petite ville où il va à l’école est emblématique de l’Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s’ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique.

Atlas des religions, passions identitaires et tensions géopolitiques, de Frank Tétart

« Comment sont nées les principales religions du monde ? Plus de 120 cartes et infographies pour faire le tour du monde des religions, retracer leur histoire et comprendre leur poids géopolitique aujourd’hui. Expansion du christianisme militant, islam politique et jihadisme, sectes et dissidences, athéisme… : cet atlas donne des clés de lecture essentielles pour comprendre le monde actuel. »

Petit lexique des idées fausses sur les religions, d’Odon Vallet

Depuis toujours les idées fausses ont proliféré dans le domaine où elles sont le plus pernicieuses, porteuses de haines et de malentendus : celui des religions. Elles concernent alors le noyau identitaire de chaque culture, et sont si bien enracinées qu’il semble impossible, surtout en un temps où les mots religieux envahissent l’actualité la plus guerrière, d’aborder rationnellement ce terrain explosif. L’auteur s’applique ici à corriger les confusions véhiculées par la rumeur ou les médias pour faire reculer intolérance et ignorance.

Amériques du nord

Louons maintenant les grands hommes, de James Agee et Walker Evans

« James Agee, d’une famille anglicane du Sud, après avoir fait ses études à Harvard, a été chargé par le groupe de presse Time-Life d’un reportage de six semaines sur les Blancs pauvres de l’Alabama. Accompagné de Walker Evans – qui sera le plus célèbre photographe américain –, comme deux espions, ils vont au sein de trois familles, tenter d’approcher la vérité.
Mais qu’est-ce que la vérité d’un homme, d’une société ? N’est-elle pas insaisissable ? »

Homicide, une année dans les rues de Baltimore, de Philippe Squarzoni

« Avec cette adaptation du livre de David Simon (créateur de la série The Wire Sur écoute) sur la police de Baltimore, Philippe Squarzoni emmène la bande dessinée documentaire vers de nouveaux territoires. Philippe Squarzoni s’affranchit du récit à la première personne pour s’emparer du livre monumental de David Simon sur le quotidien de la brigade criminelle de Baltimore, un reportage très éloigné de la représentation hollywoodienne. »

Black lives matter, de Keeanga-Yamahtta Taylor

« Comment le mouvement Black Lives Matter a-t-il pu naître sous le mandat du premier président noir ? L’auteure revient sur l’« économie politique du racisme » depuis la fin de l’esclavage, le reflux des mouvements sociaux des années 1960 et l’essor d’une élite noire prompte à relayer les préjugés racistes et anti-pauvres. Elle défend le potentiel universaliste de BLM : afro-américain et tourné contre les violences policières, il peut parfaitement rallier d’autres groupes et s’étendre à une lutte générale pour la redistribution des richesses. »

Le gang des Dalton, notre véritable histoire, d’Emmet Dalton

« Le Far-West a ses légendes. Celle du gang des Dalton, qui terrifia le Grand-Ouest et enflamma les imaginations, est racontée à hauteur de six-coups par Emmett Dalton, seul survivant du sanglant braquage de Coffeyville. Ce livre nous apprend qu’un membre important du groupe était une femme, Miss Moore, et qu’à l’origine les Dalton étaient des hommes de loi intègres, craints et respectés, qui ne basculèrent de « l’autre côté » que lorsque la corruption du système qui les employait leur devint insupportable. »

Une histoire populaire du sport aux Etats-Unis, de Dave Zirin

« L’histoire des Etats-Unis regorge d’athlètes hors norme qui ont eu le courage d’affronter les injustices et les préjugés de leur époque. C’est la vie et les exploits de ces héros, parfois méconnus, que raconte ce livre, de Moses Fleetwood Walker, baseballeur afro-américain qui, dans les années 1880, a dû affronter supporters et coéquipiers racistes pour pouvoir jouer dans la première ligue, à Alice Coachman, première femme noire à gagner une médaille d’or aux Jeux olympiques en 1948, en passant par Joe Louis, Jesse Owens, Jackie Robinson et Muhammad Ali. »

Le seigneur des porcheries, de Tristan Egolf

« Ce premier roman singulier commence avec la mort d’un mammouth à l’ère glaciaire et finit par une burlesque chasse au porc lors d’un enterrement dans le Midwest d’aujourd’hui. Entre-temps, on aura assisté à deux inondations, à quatorze bagarres, à trois incendies criminels, à une émeute dans une mairie, à une tornade dévastatrice et à l’invasion de méthodistes déchaînés ; on aura suivi la révolte d’une équipe d’éboueurs et vu comment un match de basket se transforme en cataclysme. »

Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, de Maya Angelou

« Dans ce récit, considéré aujourd’hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d’écrivain et de militante dans l’Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours. A la lire, on mesure – mieux encore – le chemin parcouru par la société américaine en moins d’un demi-siècle… »

New Iberia Blues, de James Lee Burke

« La mort choquante d’une jeune femme retrouvée nue et crucifiée amène Dave Robicheaux dans les coulisses d’Hollywood, au cœur des forêts louisianaises et dans les repaires de la Mafia. Elle avait disparu à proximité de la propriété du réalisateur Desmond Cormier, que Dave avait connu gamin dans les rues de La Nouvelle Orléans, quand il rêvait de cinéma… Engagé dans la défense de l’environnement, Burke continue à explorer de livre en livre les ambiguïtés du bien et du mal, une quête puissante qui l’a fait comparer à Faulkner. »

Moi ce que j’aime c’est les monstres, d’Emil Ferris

« Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle en plein cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. »

Nostalgie d’un autre monde, d’Ottessa Moshfegh

« Les héros des nouvelles subversives et implacables rassemblées dans Nostalgie d’un autre monde ont tous un point commun : ils ont pris un mauvais virage. Certains sont séparés ou divorcés, d’autres sont au chômage, endettés, en conflit avec leur famille. Instables, pétris de défauts et d’incertitudes, ils expérimentent le désir, l’obsession, la solitude, l’amour et l’échec, tout en aspirant à se reconnecter au monde qui les entoure. »

2020-2021 :

Cultures africaines

Le tremblement, de Chimamanda Ngozi Adichie

« Foi qui se questionne, désir déçu, homosexualité qui ne peut se dire, âpretés de l’exil… Dans ces deux nouvelles, l’auteure d’Americanah tisse magistralement les trajectoires de personnages pour lesquels «la terre des origines» est lointaine et que secouent d’intimes déchirements. »

Terre gâtée – Tome 1 : Ange, le migrant, de Marguerite Abouet

« Un homme défiguré et affaibli arrive dans un village africain. Qui est-il ? Pour les Natifs et le sorcier du village, c’est un migrant qui n’a pas réussi à traverser la mer. Pour le pasteur, c’est un ange, jamais personne n’est revenu vivant du désert. C’est ainsi qu’il le prénomme. Ange est soigné et réussit à se faire embaucher sur le chantier de la route de l’Ouest. Dans une Afrique en plein essor, Claudia, une veuve et influente femme d’affaires, dirige ce chantier. »

Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon

« La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d’avenir. Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l’homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d’intellectuels du tiers monde. »

Notre quelque part, de Nii Ayikwei Parkes

« C’est Yao Poku, vieux chasseur à l’ironie décapante et grand amateur de vin de palme, qui nous parle. Un jour récent, une jeune femme rien moins que discrète, de passage au village, aperçoit un magnifique oiseau à tête bleue et le poursuit jusque dans la case d’un certain Kofi Atta. Ce qu’elle y découvre entraîne l’arrivée tonitruante de la police criminelle d’Accra, et bientôt celle de Kayo Odamtten, jeune médecin légiste tout juste rentré d’Angleterre… »

De la postcolonie – Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, d’Achille Mbembe

« Achille Mbembe interroge la manière dont les formations sociales issues de la colonisation s’efforcèrent, alors que les politiques néolibérales d’austérité accentuaient leur crise de légitimité, de forger un style de commandement hybride et baroque, marqué par la prédation des corps, une violence carnavalesque et une relation symbiotique entre dominants et dominés.  »

Frontières

Catalogue de l’exposition « Frontières » du Musée national de l’histoire de l’immigration

« Cet ouvrage, coordonné par les deux commissaires de l’exposition, Yvan Gastaut et Catherine Wihtol de Wenden, interroge l’histoire des frontières comme limites géographiques entre Etats depuis le 19e siècle.
Une vingtaine de spécialistes analysent leur matérialisation dans l’espace et leur institutionnalisation. Quelles conséquences sur les rapports que les pays entretiennent entre eux et sur les flux migratoires ? Quel impact sur les villes, les populations, les activités humaines localisées sur les frontières ?
Un focus particulier sur l’espace méditerranéen fait écho à l’actualité. »

Humains – La Roya est un fleuve, de Baudouin & Troubs

« La Roya est un fleuve qui prend sa source en France, au col de Tende, et se jette dans la Méditerranée à Vintimille, en Italie. Durant l’été 2017, Baudoin et Troubs ont parcouru cette vallée, à la rencontre des membres du collectif « Roya Citoyenne », des gens qui, comme Cédric Herrou, viennent en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière. Préfacé par J. M. G Le Clézio, Humains interroge notre vivre ensemble et notre projet européen, confronté aux migrations politiques aujourd’hui et climatiques demain, et nous rappelle que ce que les états qualifient de flux, représente en fait de précieuses vies humaines. »

Enfances de classe – De l’inégalité parmi les enfants, sous la direction de Bernard Lahire

« Rendre raison des inégalités présentes dans l’enfance permet dès lors de retracer l’enfance des inégalités, autrement dit leur genèse et leur influence sur le destin social des individus. En donnant à voir ce qui est accessible aux uns et inaccessible aux autres, évident pour certains et impensable pour d’autres dans des domaines aussi différents que ceux du logement, de l’école, du langage, des loisirs, du sport, de l’alimentation ou de la santé, cet ouvrage met sous les yeux du lecteur l’écart entre des vies augmentées et des vies diminuées. Il éclaire les mécanismes profonds de la reproduction des inégalités dans la société française. »

Trouble dans le genre  – Le féminisme et la subversion de l’identité, de Judith Butler

« Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux États-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d’une identité stable. Ce livre désormais classique est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d’une contre-culture, mais bousculer l’hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s’agit pas d’inversion, mais de subversion. Judith Butler localise les failles qui témoignent, à la marge, du dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. »

Plan B pour la planète : Le New Deal vert, de Naomi Klein

« Dans ce volume, qui réunit pour la première fois une décennie de textes passionnés (2010-2019) – grandes enquêtes, écrites sur la ligne de front des catastrophes écologiques, et discours inédits –, Naomi Klein apparaît sous un jour prophétique. Elle nous engage à nous attaquer à la racine des problèmes en luttant de conserve contre le dérèglement climatique et les inégalités sociales et raciales, inextricablement liés. Au moment où les océans montent aussi dangereusement que les flots de haine, ces textes brossent un portrait saisissant de l’état du monde, ainsi que des personnes et des mouvements qui se dressent pour faire du désastre en puissance l’occasion rêvée de transformer notre civilisation. »