Le travail d’improvisation et de jeu sur le langage aident à cette appropriation et provoquent le rire. Au centre des rapports humains, le respect de chacun. L’animateur induit ce respect. Pour assumer l’expression de ses émotions, chacun doit se sentir en confiance dans un milieu où il est difficile de se montrer vulnérable. Une recherche de vérité chez les détenus caractérise ce travail ainsi qu’un grand sérieux. Les personnes sont d’une grande tolérance les uns vis à vis des autres. Le détenu roumain ne possédant pas la langue française tient à lire le livre culte de son pays, une histoire de jeune fille dans un couvent au Moyen – âge. Il a une telle passion malgré une lecture chaotique que tous respectent sa lecture, ils se basent sur les rythmes de la langue pour saisir le sens et les émotions. Il n’y a pas de faux semblants, chacun donne le meilleur de soi- même. Faire appel à la théorie, est-ce possible ? Oui, si c’est utile et justifié. Même, il y a un grand besoin de connaissances, d’ouverture, de compréhension des mouvements esthétiques, d’éclairage sur l’histoire.
L’atelier dure une semaine et c’est toujours trop peu. Parfois 10 jours, et c’est mieux. En se quittant, je formule un souhait ; que celui qui a partagé cette expérience de l’atelier retourne vers les mots ; que ce moment d’échanges puisse être comblé par la littérature. On sait dès le début que le travail débouche sur une restitution. Des personnes de « Lire c’est vivre » seront présentes, parfois des surveillants, le directeur du bâtiment.
A la fin du stage de Toussaint 2018, la restitution du D3 s’est déroulée ainsi :
Le Menteur (Cocteau)
Le Prophète (Gibran)
Interview : Brel, Ferré, Brassens.
Tribunal (sketch avec tous les participants)
Cyrano (tartelettes amandines- tous)
Rostand Harpagon (Au voleur !)
Molière
Improvisation (vacances en Tunisie-douane-musée-hôtel)